Critique littéraire – Prix du récit Radio-Canada 2017

Critique - Lauréats prix de la nouvelle

Source: ici.radio-canada.ca

Cette année, je dois avouer que le niveau littéraire se maintenait pour tous les participants : aucun des heureux élus dont le texte est tellement étrange qu’on se demande ce qui est passé par la tête des juges de le choisir. Textes bien écrits, sans flafla inutile pour avoir l’air unique et intello. Particularité cette année : les textes concernent presque tous soit une autre culture ou bien sont à saveur étrangère. Tous de bons récits, mais je suis bien heureuse du choix de la grande gagnante.

Je vous invite à cliquer sur le titre de chaque histoire pour aller lire le texte complet.

Deux villages (Sarah Walou) – Gagnante

Un texte émouvant d’une jeune femme dont le cœur et l’âme balancent entre deux origines. On entend son cri : « Où est ma place ? Qui suis-je ? », mais nous n’avons, malheureusement, aucune réponse pour elle. Pour ce texte, il faut passer par-dessus notre opinion personnelle sur les tensions entre les Québécois et les musulmans pour tenter de comprendre un autre point de vue. Un texte qui fait réfléchir et qui ne nous laisse pas indifférents.

L’Ogre (Christine Gonthier)

En lisant ce texte, j’ai compris sa peur de parler anglais, de répondre à une simple question qu’on n’est pas certain d’avoir compris au fond. J’ai vécu ce phénomène lorsque j’ai obtenu mon premier emploi en Ontario et, ensuite, dans le cabinet d’avocats où je travaille présentement. Cette impression d’être une enfant devant un ogre, d’être minuscule (d’être prise pour une idiote, quoi !), je la connais très bien. Un texte qui nous amène au cœur d’une femme aux racines variées qui se cherche une identité. Elle ne sait pas encore que ces quelques secondes à rester plantée devant un ascenseur qui n’arrive pas assez rapidement, avec un homme lui posant une question à laquelle elle aimerait bien éviter de répondre — car n’est même pas certaine de ce qu’il veut dire ! —, sera la prémisse à quelque chose de plus grand. On ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez !

 

Chronique d’une odyssée enfantine (Thérèse Yelle)

Tout simplement touchant. Un clin d’œil à l’enfance que nous laissons derrière, le plus souvent à notre grand regret. Le temps d’un moment, nous y sommes, là où l’auteure le veut : un après-midi ensoleillé dans une contrée lointaine, à un moment où il n’y a aucun souci. Ce texte me rappelle « Anne of Green Gables » de Lucy-Maude Montgomery ainsi que la chanson « Berceuse pour adulte » de Lynda Lemay : « Depuis qu’on a vieilli, qu’on est plus fille et garçon, on aime bien se rappeler qu’on a vaincu les dragons ». Ce texte nous ramène à nos souvenirs, nos propres escapades, dont la seule limite était notre imagination. Le genre d’histoire qui nous rend nostalgiques, un léger sourire de regret sur les lèvres.

Au bar de l’hôtel, l’autre voyageur (Joan Sénéchal)

Je ne comprends pas trop le but de ce texte, à part nous faire partager la rencontre pompeusement inutile de l’auteur avec un égocentrique imbu de lui-même. C’est tout de même bien écrit, la rythmique est au rendez-vous, mais le but est nébuleux… c’est probablement ce que les juges ont aimé d’ailleurs. Un texte, même basé sur un événement vécu, doit avoir une raison d’être, une sorte de morale à la fin, une phrase qui mène à l’introspection ou bien une clôture quelconque, qu’elle soit drôle ou sérieuse. Si l’auteur avait terminé avec une réflexion de son propre cru sur l’énergumène en question, ça aurait pu changer mon opinion sur la totalité du texte.

Porcelaine inuite (Mathieu Vincelette)

Le but est sommes toutes atteint : nous faire découvrir la gastronomie d’une contrée éloignée et très peu connue de notre pays. Toutefois, ce texte aurait plus eu sa place dans un blogue ou dans un article traitant de la nourriture et du tourisme. Pour un concours ? Je ne suis pas certaine que c’est sa place. J’ai toutefois probablement tout faux puisqu’il fut choisi dans les cinq finalistes.

* La graphie rectifiée est appliquée à ce texte.

Audible CANADA ouvre enfin ses portes!

le-livre-qui-secoute

GRANDE NOUVELLE (roulement de tambours !) : Nous avons maintenant un Audible au Canada, en français et en anglais, où vous pouvez retrouver mes cinq livres :

https://www.audible.ca/

Vous y retrouverez un très grand nombre de titres écrits par des Québécois et des Canadiens francophones et lus par des Québécois et des Canadiens francophones. Le site est encore en phase de réorganisation, mais c’est un grand pas dans la bonne direction puisque nous ne sommes plus obligés de choisir entre le site américain et le site de France. Nous avons maintenant le nôtre. Voici un article intéressant sur le sujet : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/audible-offre-le-meilleur-contenu-oral-qui-soit-au-canada-644147953.html

Je suis également fière de vous annoncer que je suis en première page dans les catégories « Nouveauté – Romans policiers et thrillers », ainsi que dans « Nouveauté – Science-fiction et fantasy » :

Première page - DivagationsPremière page - Causalité paradoxale

Je croise les doigts pour que le Québec et le Canada francophone se prennent d’engouement pour ce qui est de la lecture audio. Après avoir écouté « Doux souvenirs au temps de Duplessis » et « Point de rupture », je peux dire que je commence à aimer le principe, surtout lorsque j’ai envie de lire, mais que j’ai trop mal aux yeux. J’ai bien hâte d’écouter « Causalité paradoxale, Cover up 101 et Divagations ». Les extraits m’ont donné l’eau à la bouche.

Bonne lecture… ou plutôt, BONNE ÉCOUTE !

P.S. J’aurai sous peu des codes promotionnels disponibles en échange d’un commentaire sur Audible (si vous avez aimé le livre… dans le cas contraire, vous pouvez vous abstenir !). Veuillez noter qu’il n’est pas nécessaire de vous abonner pour télécharger un livre gratuitement avec un code promo. Il vous suffit de soit vous connecter avec les membres identifiants que votre compte Amazon soit ouvrir un compte sur Audible sans aucune obligation de votre part.