Critique littéraire : Sans Raison…

Synopsis (Amazon)

Je suis dans cette chapelle, avec ma femme et mes deux enfants, je regarde le prêtre faire son sermon, mais aucun son ne me parvient. Je m’appelle Josey Kowalsky et en me regardant observer les cercueils de ma femme et de ma fille, mon père comprend. Il comprend que là, au milieu de cette chapelle, son fils est mort. Il vient d’assister, impuissant, à la naissance d’un prédateur.

Critique de l’œuvre

C’était la première fois que je lisais un Mehdy Brunet, dont j’avais entendu parler sur un groupe Facebook consacré à la lecture. Le titre et le synopsis m’ont tout de suite accroché. C’était un livre qui semblait bien cerné la psychologie profonde d’un personnage troublé, comme sait d’ailleurs si bien le faire Patrick Senécal (ma référence en littérature francophone). D’ailleurs, la façon d’écrire, avec des phrases percutantes sans flafla, exprimées au présent, me rappelait un peu (je dis bien « un peu ») « Contre Dieu » de Senécal. J’appelle ça « écrire en urgence », sans enrober le tout de mousseline rose bien frisotée. Droit au but. Toutefois, le tout s’est quelque peu gâté lorsque le livre devint plus une quête pour trouver les coupables (parenthèse : un mécano père de famille et son père retraité qui deviennent soudainement des as de la surveillance et de l’exécution de criminels, wow !) sans nous plonger profondément dans les sentiments du mari et père éploré qui exerce sa juste vengeance (encore une fois, un peu comme la profondeur psychologique du personnage du père dans « Les sept jours du talion » de Senécal — eh oui, encore lui !). J’aurais aimé savoir ce qui se passe dans la tête de l’homme lorsqu’il sort de sa personnalité profonde pour torturer ces assassins impunis ; il semble que ses seuls « sentiments » soient de fumer comme une cheminée pour passer son anxiété et le stress. Le tout est rempli de filature en voiture, de petits lunchs pris sur le pouce, de petits hôtels pour dormir et non pas de la profondeur que je recherchais au départ en lisant le résumé du livre.

J’ai tout de même aimé ce roman qui ne contient pas de détails inutiles et dont la fin n’est pas si prévisible (bien que je m’en doutais un peu… probablement dû aux années de lecture de suspense derrière moi !), mais crédible.

À l’épilogue, je me suis rendu compte qu’un autre livre suivait ce dernier, mais je ne suis pas intéressée à le lire puisqu’il s’en va dans une direction que je ne recherchais pas en lisant « Sans raison ». Il se peut que mon opinion soit biaisée par la qualité de l’écriture de Senécal et que je considère les autres auteurs francophones du même genre que comme de piètres copies, sans apprécier leurs œuvres à leur juste valeur (phénomène de comparaison que je ne rencontre pas lorsque je lis des auteurs anglophones).

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* Terme francophone pour e-book et e-reader selon l’Office de la langue française du Québec.