Critique littéraire : La Baie des morts / Orisha Song

Critique littéraire - La Baie des morts

Synopsis

La Baie des morts :

Cruden Bay, 1012 : Olderik meurt, trahi par les siens.

Mille ans plus tard, Irma et Adriel, journalistes dans une émission TV sur les phénomènes paranormaux, débarquent dans la petite ville du nord de l’Ecosse pour élucider les phénomènes étranges: un petit garçon est hanté par le fantôme d’une petite fille, Betty, et par l’esprit d’un Viking. . Ils ont quinze jours pour faire une émission et élucider bien des mystères.

Car Cruden Bay, c’est la Baie des morts, autrefois le lieu d’une terrible bataille entre Viking et Écossais, c’est aussi là qu’un avion s’est crashé, il y a trente ans, faisant des victimes parmi les enfants du village.

Betty, le petit spectre qui cherche sa peluche, est-il l’un d’eux?

Entre poltergeist et disparitions, Yggdrasil et légendes vikings, personne ne sortira indemne de cet étrange voyage.

Orisha Song :

Humberto de Campos. Brésil. Ici, il n’y a rien que la poussière et la misère.

Rosa, grande Prêtresse Candomblé, rêve de noms, de personnes qui meurent toutes de manière un peu étrange quelques jours plus tard. Des morts stupides, dignes des Darwin’s Awards, pense le Commissaire Felix.

Mais à Humberto de Campos, on croit que Rosa est responsable. Les menaces fusent. Adriel et Irma vont étudier ces cas un par un, aidé d’un vieil original, Gabrielo.

Ils apprennent l’existence d’une autre liste : celle d’enfants disparus, qui pourrait bien être en rapport avec la première.

Mais rien n’est vraiment comme il paraît…

D’un mort à l’autre, d’une liste à l’autre, tout se mélange entre rituels, trafic d’humains et meurtres. Nos deux journalistes vont enquêter jusqu’au fin fond d’une vérité sordide.

Critique de l’œuvre

Comme annoncé il y a quelques mois, je n’avais prévu que de lire « La Baie des morts ». Toutefois, une fois cet excellent roman terminé, je n’ai pu m’empêcher de m’emparer de « Orisha Song », Cqui était encore tout chaud, fraichement pondu. Ne croyez pas que je sois vendue parce que je connais bien l’auteure ; j’ai bien dit lors de l’annonce de mes critiques littéraires à venir que je serais sans pitié, et sans pitié je serai. J’ai attaqué ces deux livres en me sermonnant d’être sévère et impartial.

Ceci étant dit, je me suis fait avoir… que voulez-vous que je vous dise ? Je suis tombée en amour avec Adriel et Irma, les personnages principaux de cette série hors du commun. J’ai été accroché par le rythme dynamique et décousu de ces deux histoires. Entre les chapitres principaux, des petits bouts, quelques lignes, parfois quelques pages, qui semblent sortis de nulle part. Cependant, en tant qu’auteure, je savais très bien que ces petites parenthèses m’emmèneraient quelque part et que tout aurait alors un sens (je l’espérais en tout cas !). Cette façon de présenter une histoire est une manière intéressante d’insérer un volet suspense, méthode très peu utilisée par les auteurs dits « édités ». C’est normal : ils ont peur de faire tache, de sortir du lot. C’est ce que j’aime d’Azel Bury ; elle s’en contrefiche. Elle écrit des histoires qu’elle aimerait elle-même lire. Elle écrit avec passion. Avec ferveur. Ce qui aide également à rendre le récit vivant et non monotone est le fait que l’histoire nous est contée parfois d’un point de vue d’Adriel, parfois celui d’Irma ou de la perspective d’une tierce partie.

Ces deux livres m’ont sortie des sentiers battus, et m’ont trimbalée vers un dénouement auquel je ne m’attendais pas du tout. C’est ça que j’attends d’une bonne histoire. Entre autres, « Orisha song » m’a tellement tenu en haleine que j’en suis presque tombée de ma chaise à force de me tenir au bout de l’assise, prête à bondir et à sauter à pieds joints dans l’histoire !

À la lecture de ces livres, il est évident que l’auteure ne s’est pas « contentée » d’écrire et de se dire : « et puis voilà, merci, bonsoir » ; Azel Bury a effectué des recherches exhaustives sur le folklore, les lieux géographiques, les mœurs et les langues parlées. On en est dépaysé, d’abord dans une ville froide et grise de l’Écosse, puis dans un patelin chaud (très !) et humide du Brésil. Dans ces livres, il n’y a pas de détails inutiles ; vous n’y trouverez pas cinq pages pour décrire la teinte exacte du ciel, ou bien le nombre de brins d’herbe que contient la pelouse. L’information qui s’y trouve est nécessaire, soit à l’histoire directe ou bien à la compréhension des personnages. C’est rapide et dynamique ; c’est un sprint et non pas un marathon. Une touche de surnaturel, à peine. Du suspense, à plein.

Un fait que j’ai noté, pour la seule et bonne raison que j’ai lu les deux tomes coup sur coup : l’évolution de l’auteure du point de vue de son écriture. On voit bien à la lecture de « Orisha song » que Bury a produit autre chose entretemps, qu’elle a peaufiné son style. L’émotion de ses personnages est mieux exprimée, l’histoire est plus fluide. Je ne me serais probablement aperçu de rien si plusieurs mois avaient séparé mes deux lectures, mais là, j’ai bien vu où était rendu Azel Bury et j’ai aimé. Beaucoup.

Bien que vous puissiez lire en désordre les deux premiers tomes de la série « Adriel et Irma », vous manquerez à mon avis certaines informations sur l’état émotif et psychologique des personnages si vous ne lisez pas « La Baie des morts » en premier. De toute façon, une fois « Orisha song » lut, vous voudrez absolument lire l’autre ; aussi bien le faire dans le bon ordre, que diable !

Médium

J’ai bien sûr lu le format électronique Kindle. Les fichiers étaient, sommes toutes, bien montés, les chapitres correctement définis (les « chants » dans le cas de « Orisha song ».). On pardonne quelques coquilles, qui n’entravent en rien notre plaisir de la lecture (j’ai bien dit que j’aurais des yeux de lynx, hein !). Notez que les deux livres sont également offerts en format papier (voilà, vous n’avez plus aucune excuse les amis !).

Verdict

Si vous avez envie de virtuellement voyager et de vous aventurer en terrain inconnu, je vous suggère fortement ces deux livres, qui vous garderont accrochés jusqu’à la fin. Pour ma part, je trépigne d’impatience en attendant « Rush », le prochain tome de la série « Adriel et Irma ».

Quelques points de vente

« La Baie des morts » — 274 pages :

« Orisha song » — 258 pages :

  • Amazon.ca
    • Kindle (environ 3,99 $)
    • Papier (environ 21 $)
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    • Kindle (2,99 €)
    • Papier (15 €)